J'y suis arrivé
Je m'étais promis d'écrire un texte sur les derniers grands changements de ma vie, et cela a trainé... ça fait en effet un bail que je n'ai pas écris sur ce blog, et malheureusement, comme je le pressentais, l'envie d'écrire n'est pas revenue, du moins pas sous la forme d'un journal personnel (j'ai ouvert récemment un nouveau blog sur mes souvenirs de voyages Disney).
Mais, 30 ans oblige (et oui c'est aujourd'hui!), je me suis dit, quelle meilleure journée pour écrire un dernier bilan et conclure ce blog? Car quand je regarde en arrière, My World représente clairement une période de ma vie, et pas la plus heureuse. Quelque part elle fût riche, d'émotions diverses et d'opportunités, de voyages et de rêves accomplis. Mais en fil rouge ou filigrane, ce fût un ensemble de doutes, de souffrance, de déceptions, d'interrogations, de remise en question (oui ça n'a peut-être pas transparu sur le blog, mais c'était le cas!). En bref, une tranche de vie complête et depuis quelques semaines, je vis clairement un nouveau départ.
Peu de temps après l'ouverture de ce blog au printemps 2006, ma mère m'offrit une carte postale avec ces quelques mots imprimés dessus: "tu vas y arriver". J'étais alors au chômage depuis plusieurs mois, après deux années de rêve à travailler à Disneyland Paris dans un service marketing. Disney n'avait pu me proposer de poste en CDI, je ne voulais retourner dans les opérations, et les rares entretiens que j'obtenais en dehors s'avéraient négatifs. Pas de pistons, trop d'espoir de retourner chez Mickey rapidement, bref, le temps passait et je m'enfonçais. Parallèlement, je vivais cette période difficile en l'absence de mon père décedé quelques mois plus tôt, de ma soeur partie vivre en Australie, et sans réel but ou liberté, la relation fils-mère prenant du plomb dans l'aile avec tous ces éléments combinés. Ah oui, j'allais presque oublier une déception amoureuse qui allait me ronger pendant les deux années qui suivirent, et vous obtenez le tableau, légèrement pathétique: du jeune cadre dynamique de 24 ans tout juste sorti d'école supérieure de commerce, je me rongeais comme chômeur longue durée à postuler pour un job d'enquêteur cinéma dans le métro, et le temps passait.
Alors cette carte, ce bout de carton, représentait cet objectif, cette confiance et espoir que les gens mettaient en moi. Mon père disait à l'époque "je ne m'inquiète pas pour Mathias, il réussira". En cette période 2006-2007, j'étais bien en peine d'y croire, je n'en voyais plus le bout. Il devenait difficile de se trouver des excuses, d'enchaîner les mêmes rengaines, ni même d'être crédible avec soi-même. Heureusement les amis étaient là, DCP était là et se développait, et mes passions restaient bien vivantes, me permettant d'aborder ces moments difficiles avec humour et une relative sérénité.
Fin 2007, un premier rayon de soleil vint éclaircir l'horizon, puisque je décrochais un poste d'animateur attractions sur la future Tour de la Terreur, encore en construction. Après un an et demi de chômage, ce job fût une délivrance. Plus besoin de me justifier auprès de mon entourage, de traînasser au lit, j'avais un boulot, en CDI, et qui plus est pour un fan Disney, un boulot de rêve! Cette année sur la TOT fût vraiment géniale au niveau social et au niveau du fun. Dans mon malheur (redescendre en bas de l'échelle) je faisais quand même ce dont j'avais envie, et j'avais gagné en humilité. Pourtant les gens me pressaient à viser plus haut, et allaient même jusqu'à me proposer des jobs largement mieux payés mais à l'étranger, loin de tout, de tous ce que j'aimais... NO WAY! J'entrevoyais toujours la possibilité d'évoluer chez Disney, et si ce n'était pas dans les bureaux, ça aurait été dans l'opérationnel.
Début 2008, mon CDI en poche et bien installé depuis quelques mois, j'achetais enfin avec l'aide de ma mère un appartement du côté de Val d'Europe, et y étant installé à ce jour, je ne regrette pas mon choix une seule seconde. Certes il y eut plus de 18 mois de travaux, mais la collocation non officielle avec PM puis avec PM, Neznez et Franck fût une belle expérience très amusante, même si légèrement instable lol (mon placard étant ma valise). Fin 2008, exit la Tour de la Terreur pour arriver à City Hall, et m'occuper des Relations Visiteurs, encore une fois une place en or dans le milieu opérationnel: remarquez c'était ça ou Pirates of the Caribbean donc dans les deux cas j'étais gagnant. L'entretien se passa super bien, l'un des plus naturels que j'ai vécu de ma vie, à croire que j'étais vraiment fait pour ce boulot. Je n'arrive toujours pas à croire que tout s'enchaîna à ce point selon mes plans (non préparés certes mais c'est vraiment l'évolution dont j'avais rêvé).
Mais fin 2009, restait la question cruciale: après un an de bons souvenirs à City Hall, un an sur TOT, quels seraient mes futurs projets? Quelle était ma voie? Pourrais-je vraiment évoluer en opérations, moi qui était davantage un créatif qu'un chef d'équipe? Plus le temps passait, plus la chance d'évoluer dans les bureaux, dans mon milieu d'origine avec un diplome qui se dévalorisait d'années en années, s'amenuisait..... jusqu'en ce jour d'août 2009, quand une idée me vint en tête de façon spontanée, comme cela m'arrive de temps en temps.
Je ne détaillerai pas vraiment tout ce qui s'est passé, peut-être par légère paranoïa mais aussi parce que j'ai appris qu'il fallait savoir rester discret de temps en temps. Toujours est-il qu'après un long échange privilégié avec le PDG de Disneyland Paris, j'obtins un nouveau poste au sein du Resort. Un poste où tout reste à faire, où c'est à moi de le faire, et qui correspond à tout ce dont j'ai toujours rêvé ces dernières années. Qui plus est un poste qu'on a créé pour moi, sur la simple base de mes idées et de ma façon de le vendre. Après tant de rejets ces dernières années, je n'ai même pas eu à envoyer de CV: Waow, je n'en reviens toujours pas, et chaque jour qui passe je remercie le destin de m'avoir emmené là où je suis. Certes les difficultés furent nombreuses, mais Walt Disney lui-même avait dit qu'il est bon et recommandé de connaître au moins un échec important dans sa jeunesse, car cela nous apprend sur la vie. Au final, si j'avais suivi une voie "normale", je n'en serai sûrement pas là aujourd'hui: un nouvel appartement, une meilleure situation, un nouveau job qui me correspond pleinement. Ca va faire un peu corporate de parler comme ça, mais comment ne puis-je pas défendre l'idée, pourtant naïve, de garder cap sur ses rêves quoi qu'il arrive?
30 ans, l'épanouissement? En tout cas c'est une page qui se tourne, comme celle de ce blog. Il me reste des étapes à franchir maintenant, mener mes projets professionnels à bien d'une part, et de l'autre penser sérieusement à franchir un pas qui me rapprocherait du fondement d'une famille. Mais ça j'ai encore le temps, une amoureuse serait déjà bien ;) En parlant d'amour, un dernier secret pour la route: j'avais au départ lancé ce blog début 2006 pour garder un contact indirect avec une personne proche de mon coeur, de qui j'avais dû m'éloigner pour ne pas souffrir... si petit à petit j'ai pris mon indépendance, je ne peux nier que beaucoup des premiers articles étaient écrits pour elle, pour ne pas la perdre, pour espérer la retrouver un jour... et bien nous nous sommes retrouvés (en 2009, chose dont je n'ai pas parlé ici), et ce pour se perdre encore et cette fois définitivement, une claque qui m'a fait vraiment du bien et m'a permis de passer à autre chose. Encore un signe qui montre que ce blog n'a plus sa place dans ma vie d'aujourd'hui!
A tous les lecteurs fidèles, merci. Vos commentaires ont été à la fois drôle, touchants, et m'ont parfois remis à ma place. Je n'aurais jamais pu penser que de simples billets, sur une humeur, un voyage, un délire, puissent "inspirer" ou "faire rêver" comme on me l'a parfois dit! Ce blog aura représenté 4 années en dents de scie d'un jeune homme de nature optimiste, mais humain quand même. La route qui s'ouvre offrira certainement de nouveaux défis, mais pour le coup je les vivrai dans l'intimité (et sur Facebook ^^). Mais pour l'heure et pour conclure ce chapitre et ce blog tout entier, c'est vers cette carte que je reviens, cette petite carte qui résume tout et me donne envie d'y croire encore plus.
Oui, j'y suis arrivé.