(Film) Click

Click aurait pû être une simple comédie américaine comme on en voit à la pelle tous les ans, un léger moment de divertissement plutôt réussi (ou pas). Et c'est ce qu'il est, pendant environ une heure. Puis le film devient plus sombre, émouvant et finit par nous toucher, nous faire réflêchir. Une surprise, donc!

L'histoire, vous la connaissez tous, elle se lit sur l'affiche. Un homme débordé par son boulot, tombe sur une télécommande capable de commander son univers. De voir le passé (à défaut de pouvoir le revivre ou le changer), de ralentir les choses, de sauter des étapes, d'accélérer les moments qui l'ennuient, voir de zapper carrément des passages. Sa vie se lit comme un DVD, il en fait ce qu'il veut. Finies ainsi les longs dîners ennuyeux avec la famille, zappés les jours de maladie etc... mais à force de trop s'amuser à vouloir contrôler sa vie et la vouloir parfaite, on finit par s'en mordre les doigts. Car évidemment, la machine va finir par se dérégler...

Comme je l'ai dit plus haut, la première partie du film est un film américain de base, une comédie légèrement lourde, pas toujours drôle, avec cependant quelques gags qui nous décrochent le sourire (David Hasselhoff en boss beauf et hypocrite, est excellent ;) - qui a dit que je suis allé voir le film pour lui? ) On se laisse aller, on admire Kate Beckinsale toujours sublime, on regarde Adam Sandler faire son numéro habituel, et on s'amuse à découvrir de quoi la télécommande magique est capable. Et puis vient le tournant du film, quand le héros veut tout faire avancer un peu trop vite, et se rend compte de tout ce qu'il a râté, et ce que sa vie est devenue. Et là, le sérieux et l'émotion prennent le pas sur la comédie. Certains passages sauront à coup sûr titiller vos glandes lacrymales et on attendait pas ça de ce film. D'autant que la morale est vraiment belle: notre vie est un tout. Les mauvais moments laissent la place aux bons, et ainsi de suite. Il faut s'efforcer de tout vivre, vivre sa vie pleinement sous peine de le regretter un jour, de passer à côté de beaucoup de choses. Quand Adam Sandler découvre, malgré lui, ce qu'est devenu sa vie, ce à côté de quoi il est passé, on ne peut qu'avoir pitié pour lui et se mettre à sa place: bref, c'est bête à dire, mais ce film vous donne envie de vivre. Vivre le temps présent. De ne rien regretter, de ne pas maudire les astres ou pleurnicher sur son sort.

Et puis, comme tous les films de ce genre, il se termine bien. Le contraire m'aurait étonné: finalement, je me trouvais bien face à une comédie américaine de base, sur les valeurs de la famille. Mais qui a réussi à me toucher un peu plus que d'habitude, ce qui, en soit, est déjà une réussite.