(Film) Le voile des illusions

Que dire de ce Voile des Illusions? Je dois avouer que si Vaness ne me l'avait pas proposé, jamais je ne serais allé voir ce film, dont la promotion s'est plutôt fait discrete voir quasi inexistante dans nos contrées. Mais la beauté de l'affiche, ayant des relants d'Indochine ou d'Out of Africa, a finit de me convaincre. Comme quoi, il en faut parfois peu.

Au final, c'est véritablement l'esthétisme qui l'emporte sur un fond somme toute assez plat, et ce malgré deux acteurs de talents qui font ce qu'ils peuvent avec la matière qu'on leur fournit, soit l'histoire d'un couple à la vie sentimentale assez chaotique, qui se retrouve au fin fond de la chine en pleine épidémie de choléra, en tentant tant bien que mal de se retrouver... Malheureusement, cette histoire sentimentale se traîne en longueur, en toile de fond d'un épisode historique assez malheureux. Bref, quel est le véritable de sujet du film? Je me le demande encore un jour après: le choléra et ses conséquences dévastatrices sur la région, bien que traité, ne l'est sans doute pas assez fortement, qu'il s'agisse du fond ou de la forme. On n'en connait pas vraiment les causes, et notre héros, un chercheur biologiste anglais (Edward Norton), ne l'enrayera finalement pas. Le film s'évertue donc à nous le montrer en train de l'étudier et chercher des solutions pour l'endiguer, et ça s'arrête là.

Retournons nous donc vers sa femme, jouée par Naomie Watts. Une femme frustrée, qui a accompagné son mari sans vraiment en avoir le choix, et qui se sent prisonnière et inutile à attendre son retour à la maison à chaque journée qui passe... un retour qui ne l'apaise pas vraiment puisque leur relation se cantonne au silence, faute d'une infidélité de sa part commise quelques mois auparavant. Ce couple, dont les membres ont fini par ne plus s'aimer, va pourtant devoir survivre à ces épreuves, et c'est même grâce à celles-ci qu'il se reformera.... Le Voile des Illusions va donc à contresens des histoires d'amour classiques, et c'est bien sa seule originalité. Car son cheminement tortueux et sa progression irrégulière (trop rapide sur la fin) nous donnent à faire avec des scènes embriquées les unes dans les autres sans pour autant éveiller notre intérêt de façon récurrente. Restent des images magnifiques d'une Chine rurale capturée à merveille par la caméra de John Curran. Un souffle épique qui supporte (à mon grand regret) une histoire trop intimiste et trop lente pour être passionnante.