Les enfants du marais (poitevin)

Cette semaine était la bonne. Minou avait deux jours de repos, Ptitmath (qui vit chez moi pour quelques mois) était à Sarlat, ma mère toujours en vacances, bref, c'était le moment pour partir. J'avais envie d'emmener Minou quelquepart... parce que bon, Paris Plage, traversée en coup de vent le week-end dernier, c'est pas ce qu'il y a de plus excitant ou romantique. Les quelques badauds affalés sur des transats sous un ciel gris, à faire semblant de se croire en vacances à côté d'une baraque à frites puantes, ben ça me faisait un peu pitié. Heureusement, le Jardin des Plantes et son animalerie (que je ne connaissais pas!) ont relevé le niveau, c'était vraiment charmant. Mais cette fois, je voulais bouger. Le hic c'est qu'il nous fallait quelquechose de financièrement abordable, de pas trop loin et de disponible. C'est alors que Minou a évoqué le Futuroscope, le parc auquel je ne pense quasiment jamais. Ca tombe bien, ça faisait un bail que je n'y avais pas été et je voulais découvrir ses quelques nouveautés. Et puis, le hasard faisant bien les choses, on trouve dans le Poitou ce qu'on appelle la Venise Verte, et personnellement un endroit que je trouve vraiment magique depuis que je l'ai visité en 2001, le Marais Poitevin. Ni une ni deux, les réservations étaient faite! (oui enfin bon au dernier moment, je l'avoue ^^)

Après un réveil aux aurores et une assez longue route (4h environ), on arrivait enfin près des Marais Poitevin... merci Mappy et ses indications bidon pour nous avoir fait perdre quelques minutes précieuses mais bon, qu'à cela ne tienne, le ciel voilé mais ensoleillé ne présageait pas encore de la météo à venir. Nous avions en effet prévu d'inverser le programme original (Futuroscope + Marais Poitevin) pour profiter du soleil de mardi et éviter la pluie prévue mercredi. Mais là encore Meteo France et Sebastien Follin nous ont lâchement abandonnés.

Tout commençait bien, embarcadère à Coulon, achat de deux paniers pique-nique, et hop la pagaie dans une main, notre barque s'aventurait sur les ravissants et intimistes canaux du Marais Poitevin. Ce labyrinthe de voies fluviales sont totalement invisibles de la route, et pourtant longent prés et villes sur plusieurs kilomètres carrés. Un autre monde, un autre temps, même si le fait de croiser quelques autres touristes dans leur barque familiale nous ramène parfois à la réalité. Les débuts furent difficiles: pagayer tout seul demande pas mal d'énergie, et prendre des virages à 90° se révèle périlleux, la barque ne tournant pas assez vite, elle finissait par rentrer généralement dans les branches ou les rochers avoisinants. Vaness a essayé quelques minutes de m'aider, je l'avoue, mais bon, disons que ma condition d'homme, et mon (grand) besoin de faire du sport m'ont convaincu de continuer à pagayer seul ^^ Bref ce fut laborieux, mais on y arrivait. En plus je n'avais pas le choix, car minou était quelque peu terrorisée au départ, par les tangages incessants de la barque et la couleur bizarre de l'étang. Je devais ainsi tout faire pour la rassurer. Et puis, les vaches des rives avoisinantes, nous regardaient en broutant leur herbe, et ça donnait envie d'avancer.

Au bout d'une bonne demi-heure, les premières gouttes se mirent à tomber. "Une averse" me disais-je. Après tout, les températures étant assez élevées, ces petites touches d'humidité étaient au début agréables. J'en profitais pour chercher un petit coin tranquille, afin de déjeuner sur la rive. Ce petit coin fut trouvé par hasard, en se trompant de route ce qui nous amena à cogner un petit pont dans un virage reculé. A l'abri des regards, je trouvais ce coin assez romantique. Mais au final, le déjeuner allait se réveler assez catastrophique. Notre barque n'ayant pas de corde, l'un d'entre nous devait rester dedans pour éviter qu'elle dérive. De plus le pont était sale (enfin, naturel, c'est à dire avec des branchages, humide, et plein de terre) et nous n'avions pas prévu de couverture (enfin si, mais oubliée dans la voiture lol). Le panier pique nique était une idée sympathique mais nous devions faire nos propres sandwiches. C'est là que les gouttes se sont mises à tomber de plus en plus fort. Panique à bord, Vaness cherche son parapluie, mais n'étant pas assis à côté l'un de l'autre (pas assez de largeur), je fus au final assez peu protégé. C'est avec peine que je fis mon sandwich, en essayant tant bien que mal d'apposer le beurre avec mon couteau en plastique de merde, les tranches de jambon glissant entre mes doigts mouillés, et la pluie tombant dans le taboulé voisin fraichement ouvert. Vaness elle, se contenta de manger sa baguette nature et de grignoter quelques chips. Pendant ce temps, la pluie glissait le long de la toile de son parapluie, pour me couler dans le cou... à ce moment là, j'avais le sentiment que tous mes plans tombaient à l'eau (c'est le cas de le dire) et que j'aurais tout donné pour me retrouver à l'instant sous une couette bien chaude.... c'est le genre de moment où j'ai pitié de moi-même.

Mais comme il faut positiver, je dirais que c'était une belle aventure. La scène, pourtant assez pathétique, virait même au romantisme. Perdue sur sa barque au milieu du marais poitevin, Vaness et son ombrelle me donnaient l'impression de me trouver dans le Voile des Illusions. Elle était Naomie Watts et j'étais Edward Norton... (bon l'Indochine c'était pas encore ça mais c'était joli quand même)

Mais il fallut continuer, car nous n'étions qu'à mi-chemin. Le pire dans ces cas là, c'est qu'il est impossible de faire demi-tour. Avec quasi rien pour se protéger, il fallait aller au bout. La situation vira au comique quand la pluie, bien loin de s'assagir, redoubla d'intensité. Heureusement, le gilet de sauvetage était là pour me protéger un tant soit peu. Vaness elle, craignant les serpents et les ronces et tenant son ombrelle, ne pagayait plus du tout, ce qui m'aurait bien arrangé lol! Mais elle m'encourageait (vas y doudou! tu vas y arriver!) ce qui me motiva pour la dernière demi-heure. La vision d'écureuil ou de castors en état naturel acheva de rendre cette fin plus agréable. Et puis le décor était trop beau... je me croyais même au début du film Impressions de France, et ne pus m'empêcher de fredonner la musique de Debussy. Le ciel lui, était capricieux: la pluie ralentissait, puis s'intensifiait. On ouvrait puis fermait le parapluie. Après quelques craintes de s'être paumés, on arrivait enfin à l'embarcadère pour poser le pied au sol et courir à la voiture.

Voilà, il ne nous restait plus qu'à mettre le cap sur Poitiers, où notre bon vieux Formule 1 nous attendait. Heureusement, la pluie se calmait. Tant mieux, car nous avions prévus de prendre un billet soirée pour le Futuroscope. Une fois les valises déposées, on se rendait donc au Futuroscope, une première pour Vaness et une 4ème pour moi. Pas trop de monde dans le parc, et pourtant les files d'attentes étaient impressionnantes. Faut dire que les capacités des attractions ne sont pas énormes....

La soirée se passa donc superbement, Vienne dynamique à pleurer (de nullité), Destination Cosmos envoutant et poétique, Danse avec les robots, bien remuant mais innovant, Voyageurs du ciel et de la mer (un double film Imax devant nous et sous nos pieds)... le dîner se passa à la Crêpe Volante, une creperie assez sympa proposant des recettes originales et vraiment bonnes. La météo était idéale quand le spectacle nocturne (la Foret des Reves) commença sur le lac du parc, et le retour à l'hôtel se fit lui aussi sans encombre.

Le lendemain fut consacré aux attractions et films qu'on avait pas fait la veille. La météo fut correct, un ciel plutot couvert mais pas de pluie et des températures très agréables. De plus malgré un 15 août, les temps d'attente étaient très corrects! Au programme, on fit Expédition Nile bleu, un superbe film en Imax, Créatures sous-marines en 3D, Star du futur, un petit dark ride suspendu sur les coulisses du cinéma très sympa, Le défi d'Atlantis, un simulateur Imax 3D, à nouveau Danse avec les Robots, et le Meilleur du dynamique, un simulateur dont vous ne trouverez nulle part une version plus nulle qu'ici. Un peu de shopping et hop, la pluie se mit à tomber à nouveau. Bien fait pour les autres, na! :p Nous, on partait, ça allait être un retour humide, très humide... ;) mais heureusement pas de monde sur les routes, un rythme karaoke d'enfer sur les tubes de Bernard Minet, Christophe Rippert, Dorothée et les films Disney, et en 3h30 j'étais à Paris après avoir déposé Minou chez elle.

Le bilan était donc super, quelques mésaventures mais qui firent tout le charme de l'expédition. Je reviendrai certainement au Marais Poitevin, pour goûter quelques spécialités locales et repartir sur les eaux naturelles du lieu, mais dans de meilleures conditions (peut-être qu'en janvier il fera meilleur, tout est possible maintenant)! Quand au Futuroscope, c'était bien... on a bien rigolé devant les nullités, mais aussi apprécié les quelques attractions et films de qualité. Ca vaut le détour, mais peut-être pas une fois par an... de toute façon où qu'on se trouve, avec Minou tout se passe bien! ;)

Comments

[Vaness]

t'es pret a payer combien pour les voir Kinoo? (Doudou ne ronchonne pas c'est pour la bonne causse^^)

[Kinoo]

moi je veux voir les photos qui t'auraient fait mettre au régime selon PM !! Fait péter le marcel :D

[Grandmath]

C'est un bac étanche pour y mettre ses affaires ;)

[Paulo]

En tout cas, le programme avait l'air sympa et il n'est pas impossible que je m'en inspire...
Y'a néanmoins quand même un truc intriguant dans cet histoire de bateau :
http://storage.canalblog.com/39/09/121246/16095520.jpg

Qu'est ce donc que cette espèce de récipient en plastique blanc au milieu de la barc??

[PM]

Ahhh le bon séjour!! J'avais adoré le marais poitevin... quant au futuroscope... je vois que rien n'a changé ^^