Trop sensible?

Certains verraient ça comme une qualité, je vois ça chez moi comme un défaut. Parfois j'envie ceux qui arrivent à déconnecter de leurs problèmes en se jetant dans le travail, ou à arborer publiquement un sourire forcé pour camoufler un état dépressif chronique. Le problème pour moi, c'est que je n'y arrive pas.

Je ne parle pas d'une sensibilité exacerbée en tout: à vrai dire je pleure rarement. Les mariages ou naissances, au delà de la joie, ne me font ni chaud ni froid, et la mort de mon père, je l'ai "plutôt bien" vécu, en tout cas ça aurait pu être bien pire. Mais quand j'ai un problème, je le prends trop à coeur. Heureusement j'évite d'en avoir, mais quand cela arrive, ça m'obsède. L'idée ne quitte plus ma tête, mon ventre se noue, et malheureusement pour moi, impossible de ne pas y penser, et difficile d'afficher un sourire ou de profiter des bons moments. Par exemple, je ne pourrai jamais profiter d'un film pour oublier mes problèmes, car c'est justement quand je n'en ai pas que je saurai l'apprécier! Pareil pour les amis, malheureusement leur présence ne me permet pas de résoudre ces soucis. Mais au moins ils me redonnent confiance en moi l'espace de quelques heures, grâce à eux je peux envisager les choses différemment, et c'est déjà beaucoup.

En parlant de problèmes, je distingue ce qui est matériel (à l'époque, il y avait les mauvais bulletins de note à ramener à la maison, l'an dernier c'était plutôt les réponses négatives aux CV! lol), et les problèmes humains (séparation, rupture, engueulades...). Dans le premier cas, je m'en relève toujours, et assez vite, après avoir digéré la chose l'optimisme reprend le dessus. Dans le second, c'est moins évident, car les rapports humains sont à mes yeux le plus important. Je ne supporte pas le conflit, l'animosité, quand les liens sont forts à la base. En amoureux, en famille ou entre amis c'est la même chose. Pour moi chacun est unique, donc irremplaçable, et un conflit quel qu'en soit la raison, est forcément un échec pour les deux personnes. Le résoudre demeure mon objectif premier, devant tout le reste. Des fois je me surprends à penser à des situations ridicules, en pensant que ça permettrait d'arranger les choses... et j'avoue, je suis parfois prêt à passer outre mon honneur et fierté, même si l'autre est en tord, pour retrouver les liens passés quand je vois que ça traine. Sans doute suis-je aidé par le fait de ne pas être rancunier et d'avoir le pardon facile, comme j'en avais parlé dans un ancien article. Mais aussi parce que les fâcheries prolongées me font mal. Ca ne veut pas dire que je laisserais passer tout et n'importe quoi, mais en analysant une situation, on sait si dans le fond le jeu en vaut la chandelle ou non. Si oui, je fonce.

Alors certes, cette situation me gêne pas mal. Il y a des fois la douleur ou le mal-être est tel que je préférerais être comme drogué à l'opium, et ne rien ressentir. Laisser le temps passer, sans me soucier du présent, faire abstraction et profiter du reste ou des autres en me disant "hey, je n'ai pas besoin de cette personne!". A défaut de m'en persuader complêtement, réussir à y croire à moitié, et surtout en persuader les autres. Passer pour un "fort", quelqu'un qui a assez confiance en lui pour n'avoir besoin de personne. Et puis en même temps, je me dis que finalement c'est peut-être mieux comme ça... que je suis plus "vrai". Que les gens peuvent voir que les jours où je vais bien, je vais vraiment bien, sans douleur dissimulée ou des secrets interdits plein la tête et le coeur. Et quand je vais mal, savoir qu'ils le verront et qu'ils seront là pour moi. Je trouve qu'on se rapproche toujours des gens qui se confient, qui dévoilent des faiblesses... on s'identifie à eux. Sourire de manière forcée ne provoque pas l'empathie, mais au contraire une distanciation. Etre trop sensible peut donc être néfaste d'un point de vue personnel, mais c'est aussi positif vis à vis des autres, c'est plus honnête.

Certes, je pourrais continuellement sourire: la vie reste belle même quand une personne est absente. Mais elle est encore plus belle quand elle est partagée avec ceux que nous aimons!

Comments

[vaness]

Et tout ça a cause de moi, vous vous rendez compte! Et dire que ça me touche à peine (peut-être parce que cette fois ci il méritait de réflechir un peu sur sa personne!)
Moi j'aime bien quand il écrit comme ça parceque ça attire toujours pleins de filles (qui doivent me hair lol) et puis ça me rassure car je me dis que des gens sont là pour le soutenir ^^

[Deborah]

beaucoup de personnes sont dans ton cas...J'en fais partie,le moindre accro avec les gens que j'aime me perturbe et m'attriste énormément... J'ai souvent été déçue par des gens que je croyais sincères, cela a exacerbé ma sensibilité et à présent je n'arrive plus à gérer ce genre de conflits...

Pour les personnes qui me sont proches, j'applique une petite phrase entendue à l'école quand j'étais toute petite : "que le soleil ne se couche pas sur ta rancune"...En effet pourquoi rester en froid avec des gens qu'on aime en sachant que cela ne durera pas (vu justement qu'on les aime), on perd du temps et de l'énergie...Et puis on ne sait jamais quel malheur peut s'abattre sur nous, se quitter fâchés serait la pire des choses... En conclusion, il faut dire ce qu'on a sur le coeur (pcq les non-dits bouffent l'existence aussi) et reprendre une vie normale...Si ceux à qui étaient destinés les "reproches" ou "explications" ne sont pas capables de passer à autre chose, c'est triste mais c'est égalment souvent synonyme de manque de sincérité...

J'espère que ce qui te ronge s'envolera vite...La vie est courte , ce serait dommage de ne pas profiter de moments plaisants pcq on a la tête ailleurs (je dis ça mais je fais pareil : faites ce que je dis mais pas ce que je fais ;) :D)

A bientôt

PS : je suis Cinderella sur DCP

[amelie]

c'est marrant on m'a reproché de tout prendre trop à coeur, et ca me fait chier cette situation, mais que peut on faire contre ca ?
une simple engueulade avec des amis m'empeche de dormir, un accrochage avec de la famille me bouffe. si quelqu'un trouve un remède, merci de m'en parler.
en attendant je ne compte plus les situations que j'ai empiré en essayant de les arranger car je n'aime pas rester sur un conflit.
quitte a choisir j'aimerai être une conasse sans coeur qui change d'entourage comme de culotte.

[Elvisgirl]

Salut "GrandMath".. L'envie me prend de faire un petit commentaire sur cet article. Alors, je me lance. J'ai connu ton blog en surfant sur les sites et forum Disney (que j'adore avec toute simplicité). Puis de fil en aiguille, je me suis mise à lire tes articles VRAIMENT plus personnels, et je trouve que tu es particulièrement charmant.. J'avoue m'être intéressée à ta personnalité. La sensibilité, le romantisme et le délire perpétuel qui émane de tes articles et multiples photos et vidéos te rendent intriguant.. L'image que tu donnes de toi semble confiante mais malgré tout cette image semble être abimée par je ne sais quelle souffrance intérieure. La preuve avec cet article. Rien ne semble aussi bon que d'être soi-même, je sais que ce n'est pas tous les jours faciles, mais c'est tellement VRAI (et tu le sais). En tout cas, je te souhaite que tu réussisses à accomplir ce que tu désires en étant Toi-même afin de profiter de chaque instant.. Pour ma part, je n'hésiterai pas à venir jeter un petit coup d'œil sur ton blog de temps en temps, pour lire tes articles.. (ben oui,je sais pas pourquoi mais c'est plus fort que moi). Avec toute ma sympathie. A bientôt. Elvisgirl

[vaness]

Ah tu repenses encore a Fairytale ...